La photographie plasticienne

L’entrée de la photographie dans le champ des arts plastiques ne date pas d’hier et l’on pourrait facilement la faire remonter à une époque aussi éloignée que la fin du XIXe siècle.
Le concept de « photographie plasticienne » est en revanche pleinement contemporain. L’ouvrage de Dominique Baqué s’applique précisément à son exégèse en interrogeant les modalités par lesquelles les avant-gardes des trente dernières années ont été conduites à le produire. L’auteur souligne que,
si l’« assomption » de ce concept est corollaire à l’émergence d’un art d’attitude tel qu’il s’est manifesté au sein des diverses démarches conceptuelles, il n’en est pas moins simultané à une période où « prédominent encore (...) le modèle du photojournalisme à l’américaine et un certain humanisme à la française ». C’est donc « à une véritable rupture épistémologique quant à la nature, au statut et à la fonction du médium photographique » que l’on assiste. Par-delà cette époque pionnière, les développements que celle-ci connaît ne sont autres que de l’ordre de la variation de ce qui s’est alors constitué. L’auteur met ainsi en valeur ce qu’il en est tant des « déconstructions du paradigme de l’instant décisif » que de ce qui procède dans les travaux des années quatre-vingt/quatre-vingt-dix des notions d’appropriation, de métissage, d’hybridation, de trace, d’empreinte et de vestige.