« En fer ! cette nuit doit être en fer ! ». Comme pour Borgès, la nuit est souvent synonyme de souffrance, de douleur ; c'est le moment où surgissent les démons. Ces nuits aux mille visages, parfois mystiques ou tendres comme un songe, plus souvent inquiétantes et anonymes, n'ont pas manqué d'inspirer les peintres. Intéressante par les solutions plastiques qu'elle suscite, l'obscurité interroge également l'artiste sur sa signification spirituelle. Contrairement à Odilon Redon qui suggère le tourment, les Nabis comme Bonnard et Vallotton figurent une nuit ardente, évoquent des intérieurs bourgeois dont seule la volupté transparaît. Les surréalistes tels Max Ernst, Miró ou Magritte dépeignent, quant à eux, un monde onirique fait d'apparitions fantastiques. Hopper, qui inspira Hitchcock pour créer ses ambiances angoissées, y perçoit une caractéristique de plus pour aborder le thème de l'anonymat des villes.
À travers différentes approches de l'obscurité, « lumière du monde », « amour, mort », « sommeil, rêve », ou encore « catastrophe », trois-cent-soixante toiles invitent à voyager au bout de la nuit.
MUNICH, Haus der Kunst, jusqu'au 7 février.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
« Soleils noirs »
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°502 du 1 décembre 1998, avec le titre suivant : « Soleils noirs »