Ajaccio à l’heure italienne

L'ŒIL

Le 1 février 1999 - 219 mots

Fort de posséder dans son musée Fesch d’Ajaccio quelques sublimes tableaux italiens, Jean-Marc Olivesi, son conservateur, a eu l’idée d’y accueillir une exposition d’art contemporain italien. Vincenzo Cabiati, Bernhard Rüdiger et Grazia Toderi, trois jeunes artistes prometteurs, ont été choisis par Giovanni Careri et Sergio Risaliti parce qu’ils correspondent, dans leur démarche, à cette revisitation très contemporaine d’une histoire de l’art certes passée et digérée, mais non oubliée. Réunies sous le titre de « Stanze » (comme les Stanze de Raphaël), les œuvres se déploient dans trois espaces mentaux différents, accomplissant un travail sur le temps.
Cabiati prélève ses images aussi bien chez Corot ou Courbet que dans les films de Truffaut ou de Greenaway. Ainsi, par une pirouette poétique, on peut voir se transformer une balle de ping-pong de la Lolita de Kubrick en une sphère utopiste de Ledoux.
Grazia Toderi traite la vidéo comme une fresque sur la voûte d’une cathédrale. Un ciel avec des figurines enfantines qui bougent et flottent comme des étoiles et qui produisent une douce rêverie. Les sculptures monumentales, et ici surélevées dans les airs, de Bernhard Rüdiger, se rapprochent d’un futur utopiste, à la manière d’un Tatlin ou d’un Boccioni, mais sont vides à l’intérieur comme des masques.
Des œuvres à la recherche d’une certaine distanciation.

Ajaccio, Musée Fesch, jusqu’au 15 février.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°503 du 1 février 1999, avec le titre suivant : Ajaccio à l’heure italienne

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