Pierre Nahon, Les marchands d’art en France

L'ŒIL

Le 1 avril 1999 - 251 mots

Dans un livre qui se présente avec raison tel un essai historique, trente-neuf romans sont blottis ; en l’espèce, et fort bien documentés, trente-neuf portraits de marchands d’art en France pendant deux siècles.

Passion de l’art bien sûr, et passion du commerce qui permirent à l’art lui-même depuis Goupil jusqu’à Durand-Dessert de trouver l’espace de sa visibilité publique. Sur le mode balzacien, chaque portrait, celui d’Ambroise Vollard, de Rosenberg, de Drouin, de Daniel Cordier, entre tous ceux qui se sont relayés dans la promotion de la peinture, génère une figure typique où le destin croise soudain un regard d’exception. Mais l’anecdote professionnelle révèle en outre les artistes eux-mêmes, telle une trame permanente qui demeure dans tous les cas la cause des tribulations de celui qui assume, avec quelles difficultés parfois, de représenter leurs œuvres. Apparaissent encore les figures du grand Félix Fénéon ou celle du peu connu Étienne Bignou. De celui-ci on apprend par le détail le rôle inaugural qui fut le sien dans la représentation de l’art français à Londres autant qu’aux États-Unis jusqu’à conquérir en Barnes un client. Agréable de lecture, parfois il est vrai un peu comptable, mais la comptabilité peut s’avérer aussi fort significative, Les marchands d’art en France de Pierre Nahon, complémentaire du livre déjà ancien de Raymonde Moulin, révèle un portraitiste, et sa galerie de portraits nous dévoile, de l’intérieur, un pan caché de l’histoire de l’art moderne.

Pierre Nahon, Les marchands d’art en France, éd. de La Différence, 352 p., 148 F, ISBN 2-7291-1236-7.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°505 du 1 avril 1999, avec le titre suivant : Pierre Nahon, Les marchands d’art en France

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