Albert Londe, l’ami de Bertillon

L'ŒIL

Le 1 avril 1999 - 246 mots

Par une aimable coïncidence, l’exposition consacrée par la Mission du Patrimoine à Albert Londe est presque contemporaine de celle de Duchenne de Boulogne à l’École nationale des Beaux-Arts (L’Œil n°503). Les deux ne furent-ils point à la fois des photographes novateurs et de précieux auxiliaires dans la recherche médicale, notamment auprès du professeur Jean-Martin Charcot, l’un pour ainsi dire succédant à l’autre à la Salpêtrière ? Duchenne photographiait en médecin, attentif aux symptômes, expérimentant sur le sujet lui-même. Londe est davantage un technicien de la photographie, doté d’un solide bagage de chimiste. Né en 1854, il a suivi toute l’évolution du médium jusqu’à ce que l’idée de l’instantané finisse par s’imposer. Avec son collègue et ami Charles Dessoudeix, il en résout l’application en créant en 1881 un obturateur circulaire à vitesse variable. D’autres inventions vont suivre, souvent liées aux progrès de la médecine dans le service de Charcot. C’est ainsi qu’Albert Londe va travailler sur la décomposition du mouvement, à la même époque qu’Eadward Muybridge et Étienne-Jules Marey, avec des moyens proches, bien que moins reconnus par la postérité. Esprit à l’insatiable curiosité, Londe va aussi diriger ses objectifs vers la création industrielle de son temps, travailler avec son ami Alphonse Bertillon, père de la fiche anthropométrique, et surtout réaliser en 1896 les premiers clichés radiographiques. Cet inventeur prolifique ne connut pourtant pas la fortune que ses trouvailles, mieux développées par un George Eastman par exemple, auraient dû lui assurer.

Hôtel de Sully, 2 avril-6 juin.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°505 du 1 avril 1999, avec le titre suivant : Albert Londe, l’ami de Bertillon

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