Stéphane Couturier, la mémoire en transit

Par Philippe Piguet · L'ŒIL

Le 1 mai 1999 - 236 mots

Berceau de l’expressionnisme allemand, Dresde est une ville d’art et de culture dont la richesse patrimoniale est le reflet d’une histoire mouvementée. Édifices baroques du XVIIIe, maisons bourgeoises des XIXe et XXe, constructions socialistes du temps de la RDA s’y côtoient pour offrir au regard un véritable patchwork architectural. Depuis qu’il a lui-même placé son travail en terme d’archéologie urbaine, Stéphane Couturier ne pouvait y trouver là qu’un matériau idéal. Comme il en a été à Berlin. Comme il en est chaque fois de ces sites en chantier ou en instance de l’être sur lesquels son regard s’arrête. Des sites qui révèlent tout en même temps les strates de leur mémoire et la force prospective de leur mutation. Inscrites dans un maillage de lignes de force et de tension qui entraîne le regard à l’exercice d’une incessante circulation, les vues de Stéphane Couturier opèrent en qualité de témoin de l’« étant donné » d’une situation en transit. Elles surprennent tant par la façon dont tout y est ramené sur le même plan sans que rien ne s’y écrase que par cette manière qu’a l’artiste de jouer de la couleur pour structurer l’image. Et ce qui y fait relief procède en effet bien plus de la part organique du site que de quelque relevé documentaire que ce soit.

CLERMONT-FERRAND, FRAC Auvergne, Écuries de Chazerat, jusqu’au 7 mai et STRASBOURG, Musée d’Art moderne et contemporain, jusqu’au 9 mai.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°506 du 1 mai 1999, avec le titre suivant : Stéphane Couturier, la mémoire en transit

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