Les rockers de Terence Donovan

L'ŒIL

Le 1 mai 1999 - 260 mots

Au tournant des années 60, la biographie de « Terry » Donovan se lit comme celle d’une star du rock.
Ami et concurrent de David Bailey (L’Œil n°504), cet autodidacte fait alors partie d’une poignée d’artistes et de musiciens associés à l’image d’une « swinging London » lancée à la conquête du monde. Donovan est un jeune homme mince que l’on peut prendre pour un membre des Rolling Stones : même allure arrogante de séducteur voyou, même coupe de cheveux longs, mêmes bottines à talon cubain fabriquées dans les ateliers d’Anello-and-Davide. Au fil des années, il prend du poids et s’impose comme l’un des tous premiers photographes de mode, sans renoncer pour autant au classicisme de bon aloi hérité des grands directeurs artistiques, Alexander Liebermann ou Alexey Brodovitch. On admire alors ses portraits dans Vogue aussi bien que dans les magazines de la nouvelle génération, Nova, Queen et dans des revues populaires. Il y déploie les mêmes qualités esthétiques, révélant le monde de la Haute Couture et ses raffinements à un public peu habitué à ces fastes élitaires. Né dans l’East Side, Terence Donovan est toujours resté proche de ses racines : ses modèles préférés sont comme lui des artistes sortis du rang. Peu avant de disparaître, emporté par une crise cardiaque, il en présente une impressionnante galerie de portraits dans le numéro de décembre 1996 du mensuel britannique GQ. En prenant à rebours, comme il s’est souvent amusé à le faire, les attitudes conventionnelles de stars pourtant fort soucieuses de leur image.

LONDRES, Museum of London, jusqu’au 31 mai.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°506 du 1 mai 1999, avec le titre suivant : Les rockers de Terence Donovan

Tous les articles dans Expositions

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque