Marini, sculpteur synthétique

Par Philippe Piguet · L'ŒIL

Le 1 mai 1999 - 257 mots

Installé sur la terrasse de la Fondation Peggy Guggenheim à Venise, le cheval de Marino Marini tend son col de tous ses muscles de bronze, la tête rejetée en arrière. Il fait signe. La figure est puissante, elle en impose par la force de sa simplification. Né à Pistoia en 1901, Marino Marini traverse le siècle – il meurt à Viareggio en 1980 – en développant une œuvre qui vise à réaliser une sorte de synthèse poétique des différentes sources qui la fondent : la Renaissance toscane, l’Antiquité classique, le Moyen Âge nordique et la sculpture primitive. Si chevaux et cavaliers y sont un thème récurrent, celui de Pomone d’une part, des jongleurs de l’autre, y occupent une place toute aussi considérable. Sans jamais abandonner l’aspect figuratif de ses modèles, l’art de Marini est paradoxalement animé par un véritable souci d’abstraction. L’accent y est mis davantage sur les notions de tension, d’équilibre et de dynamique que sur celle de simple représentation. Reconnu dès les années 30 – sa première monographie est publiée à Paris en 1936 – Marino Marini a su très vite imposer un style particulier. Fondé sur une esthétique archaïsante, celui-ci mêle volontiers tant les pratiques de sculpture, de peinture et de dessin que les matériaux : bronze, terre cuite, pierre, aquarelle ou encre de Chine. L’exposition de Locarno, qui est l’occasion de rappeler les liens qui unirent l’artiste au Tessin, pays où il passa les années de guerre, met notamment en évidence cette richesse formelle et technique.

LOCARNO, Pinacoteca Casa Risca, jusqu’au 15 août.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°506 du 1 mai 1999, avec le titre suivant : Marini, sculpteur synthétique

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