Au Carré Rive gauche et autour

L'ŒIL

Le 1 mai 1999 - 511 mots

La 22e édition des « Cinq jours de l’objet extraordinaire » a lieu cette année du 26 au 30 mai. Les 120 boutiques du Carré Rive Gauche ont sélectionné chacune un objet rare, insolite, ou extraordinaire, qui est exposé pendant ces 5 jours.

Sur le quai Voltaire, la galerie Philippe Perrin reste un des rendez-vous des amateurs de meubles et objets du XVIIIe siècle ; elle nous fait découvrir cette année une paire de vases chinois en céladon craquelé du XVIIIe siècle, montés sur une base en bronze doré et ciselé et rehaussés d’anses mobiles.
Généralement mal connu, le tapis européen s’impose peu à peu sur le marché, et deux antiquaires (Blondeel-Deroyan et Camoin-Demachy) ont choisi de faire connaître ceux du XXe siècle en organisant chacun une exposition (voir p. 26).
Rue des Saints-Pères, Valérie Levesque, spécialiste de l’Extrême-Orient, expose un pavillon chinois d’époque Qianlong (1736-1795). Orné de laque cinabre, ce pavillon fantaisie forme un coffret de rangement, rehaussé de motifs en cuivre ciselé et doré. Un peu plus loin, Véronique Girard se consacre à l’argenterie française du XVIIIe siècle. Sa pièce rare est un collier d’apparat pour chien, en argent et cuir, à décor de trois plaques d’argent rivetées, l’une servant de plaque d’identité, les deux autres gravées de devises.
Rue de Lille, la galerie Captier-Barnes est un antre de la curiosité, qui met en avant la maquette d’une façade d’église en bois sculpté. Un peu plus loin, Jacques Lacoste a réuni une trentaine de pièces de Jean Royère, un des grands créateurs des années 50
(voir p. 20). Rue du Bac, Lefevbre et fils, spécialistes des céramiques, ont choisi une paire de grands cache-pots en faïence de Nevers du XVIIe siècle, conçus pour accueillir des orangers. À décor bleu et blanc, ils déploient une scène de chasse tournante rehaussée de motifs exotiques dans le goût chinois, et les bords sont ornés de prises en forme de tête de bouc.
Rue de Beaune, Gabrielle Laroche a découvert un autel votif en verre de Venise du milieu du XVIIe siècle. Cette œuvre qui provient des fameux ateliers de Murano représente un maître-autel de composition architecturale, avec fronton central, colonnes, arcatures et balustres entièrement en verre teinté, églomisé et peint. D’esprit baroque, ce monument miniature reproduit dans le détail tous les ornements liturgiques, y compris le linge qui recouvre l’autel.
Tableaux et dessins ont aussi leur place au Carré, et la galerie Flore, qui vient d’ouvrir, présente une aquarelle de Toulouse-Lautrec où le maître s’est amusé à portraiturer son chien.
Dans le sillage, les Antiquaires du hameau de Verneuil ouvrent leurs portes du 26 au 30 mai de 11 h à 22 h et cent galeries de Saint-Germain-des-Prés invitent à flâner de la rue des Beaux-Arts à la rue Guénégaud sur les traces de l’artiste Jérôme Mesnager qui en balise le parcours avec ses bons hommes blancs.

« Les cinq jours de l’objet extraordinaire », Carré rive Gauche, 26 mai-30 mai. Quai Voltaire, rue des Saints-Pères, rue de l’Université, rue de Beaune, rue du Bac, rue de Lille et rue de Verneuil.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°506 du 1 mai 1999, avec le titre suivant : Au Carré Rive gauche et autour

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