Art of the turn of the millenium

Dresser un panorama de la production artistique de ces deux dernières décennies, présenter les artistes internationaux les plus représentatifs des nouvelles tendances, sauvegarder certaines spécificités nationales sans pour autant omettre l’art des pays émergeant, bref produire un livre qui soit un panorama de l’art contemporain peut sembler une gageure. C’est pourtant ce que viennent de réaliser les éditions Taschen. 137 artistes, 8 auteurs, 1 200 illustrations, 576 pages ; autant dire que le résultat ne manque pas de tenue. Pour chaque artiste, quatre pages à la logique rigoureuse agrémentées de textes français et anglais. Sur la première double page, quelques informations indispensables : date et lieu de naissance, lieu de résidence et une phrase de l’artiste censée résumer son engagement artistique.
S’ensuit un court texte expliquant succinctement l’évolution de sa pratique. En regard, un visuel occupe une pleine page. Sur la double page suivante, les lecteurs trouvent une courte liste d’expositions ainsi qu’une bibliographie sélective, le tout dialoguant avec une série de reproductions des œuvres les plus significatives. Vous l’aurez compris, l’ouvrage se veut pédagogique. Mais, tant de noms, tant de propositions si différentes ne manquent pas de susciter quelques interrogations. Même si tous les médiums, de la sculpture à la photographie en passant par la peinture et la vidéo sont assez équitablement représentés, il devient rapidement évident que la sphère anglo-saxonne est sur-représentée. Les artistes anglais de la jeune génération abondent. Les Américains occupent une place de choix, suivis de près par les Allemands. Espagnols, Italiens et Français occupent une position plus congrue. D’autres choix étonnent. Loin de se cantonner aux jeunes générations, l’ouvrage mentionne quelques vénérables personnages présents sur la scène artistique depuis quelques décennies.
Ce louable parti pris, casser l’engouement pour les artistes « émergeants », devient à la longue suspect. Certains artistes manquent cruellement dans ce choix sélectif (pourquoi Boltanski et pas Buren). Cependant, quelles que soient les critiques que l’on puisse formuler, Art at the turn of the millennium se révèle un guide précieux pour tous ceux qui tentent de s’orienter dans la jungle de la scène artistique contemporaine.