Dans la toile de Richard Monnier

L'ŒIL

Le 1 juin 1999 - 189 mots

Semi-transparentes, les fibres flottent au-dessus des têtes des spectateurs. Est-ce un tissu, un tissage, un entremêlement de matières ?

Il est difficile de préciser, tant la nature de ce voile paraît incertaine. On distingue, au travers, quelques rubans adhésifs qui relient et soutiennent cette toile au plafond. Aux murs, des tableaux sur lesquels paraissent des figures géométriques gravées dans la masse. Une sorte de malaise s’installe. On craint de voir cet ensemble arachnéen suspendre son vol pour mieux nous étouffer et nous livrer à quelques invisibles créatures. Richard Monnier est un artiste encore peu exposé, malgré le soutien sans faille de la galerie Arlogos. Depuis près de 30 ans, il poursuit un travail d’installation, de mise en situation d’objets et d’œuvres complexes qui généralement invitent à la contemplation. Dans un certain nombre d’expositions, et c’est effectivement le cas ici, le dispositif est soudain perturbé par un élément, parfois insignifiant au premier abord, qui entraîne le spectateur dans une interprétation inédite du dispositif. Ici encore, le spectateur oscille « entre les deux états d’une même forme ».

STRASBOURG, La Chaufferie, Galerie de l’École supérieure des Arts décoratifs, jusqu’au 1er août.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°507 du 1 juin 1999, avec le titre suivant : Dans la toile de Richard Monnier

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