Guy Limone, un art de la collecte

Par Philippe Piguet · L'ŒIL

Le 1 juin 1999 - 184 mots

Depuis l’avènement de l’objet en tant qu’œuvre d’art à part entière, un nombre important d’artistes a fondé leur démarche sur la notion de collecte. Ils stockent, entassent, accumulent sans limite et sans dessein. L’important est de pouvoir disposer à portée de main de cette manne au moment opportun. Guy Limone est de cette espèce d’artistes. Produit de ses multiples chasses, des figurines plastiques, des images découpées dans les magazines, des photographies liées à ses nombreux voyages. Contrairement à d’autres, ses « trésors » sont soigneusement rangés, parce qu’à l’idée de collecte, Limone ajoute celle de classification, envisagée sur le mode borgésien. C’est dire si l’œuvre de Guy Limone donne dans le sériel, comme en témoignent les titres génériques de ses collections (Statistiques, Portraits, Tapisseries d’images). Entre une analyse esthétique, une approche sociologique et une réflexion sur l’apparence, la démarche de Limone se matérialise dans toutes sortes de dispositifs : collages au mur dessinant une foule de petites figures, assemblages d’images sur tableaux lumineux ou mosaïque de polaroïds. Une œuvre profuse qui cultive le dérisoire, l’humour et l’absurde.

SAINT-PRIEST, Centre d’Art contemporain, jusqu’au 19 juin.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°507 du 1 juin 1999, avec le titre suivant : Guy Limone, un art de la collecte

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