Pat Steir, peinture double face

L'ŒIL

Le 1 juin 1999 - 204 mots

Depuis 1989, la galerie Pièce Unique poursuit une politique originale d’exposition : présenter un artiste à travers une œuvre unique spécialement conçue pour le lieu.

Daniel Buren, Cy Twombly, Louise Bourgeois furent quelques-uns des prestigieux artistes qui se sont prêtés au jeu. Aujourd’hui, Pat Steir, née en 1940 dans le New Jersey, expose Two sided painting : Falling stars, days light, une peinture double face posée sur un étrange chevalet. L’un des côtés est tourné vers la vitrine alors que l’autre demeure caché à notre regard. Il faut contourner l’œuvre pour qu’enfin l’autre face se dévoile. Côté rue, la peinture offre un fond orange très lumineux, sur lequel s’égarent quelques gouttes jaunes résultant d’un geste à la fois violent et parfaitement maîtrisé. Ce combat entre la subtilité de la matière et l’énergie de ces quelques traces gestuelles se retrouve intact de l’autre côté de la peinture. Composé par l’artiste pour répondre à la nuit, cette face aux teintes plus sombres résulte d’un geste plus discret ; les gouttes présentes sur la toile évoquent soudain quelques constellations cosmiques car, pour Pat Steir, peindre résulte de décisions quasi mystiques. Une réponse pertinente à la question du sublime en peinture.

PARIS, galerie Pièce Unique, jusqu’au 3 septembre.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°507 du 1 juin 1999, avec le titre suivant : Pat Steir, peinture double face

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