De Callot à Lorrain, entre vie et guerre

Par Laure Meyer · L'ŒIL

Le 1 juin 1999 - 234 mots

Dans le vaste domaine des arts, l’importance relative prise par les divers praticiens varie selon les époques. Le XVIIe siècle a vu la percée spectaculaire des graveurs qui précédemment n’avaient qu’un rôle secondaire. Ils ont occupé l’espace laissé libre par une peinture académique  qui, à l’exception des frères Le Nain, évoluait dans les sphères supérieures de la Bible ou de la mythologie. Les graveurs sont revenus sur terre. Leurs burins ont fixé sur leurs plaques de cuivre des tranches de vie. Grâce à des prodiges de technique, ils ont restitué dans un petit espace de vastes paysages ou des scènes complexes. À chacun sa spécialité. Bellange, délicieux attardé, perpétue encore l’atmosphère de l’École de Fontainebleau, mais très vite les graveurs comme le public privilégient le réalisme. Jacques Callot, après des portraits de bohémiens, énumère et fait défiler Les Horreurs de la guerre. Abraham Bosse est fasciné par la vie quotidienne de la bourgeoisie parisienne, et nous a aussi laissé deux planches décrivant les étapes de la réalisation des gravures dans un atelier. Autre spécialiste désireux de faire progresser son art, Claude Mellan parvient à évoquer d’un seul trait ininterrompu, plus ou moins profond, La Sainte Face, mais il est aussi celui qui le premier a gravé une vue de la lune. Sous 50 noms, la Fondation Mona Bismarck regroupe 130 estampes, une vision qui réserve de passionnantes découvertes.

Fondation Mona Bismarck, 3 juin-17 juillet.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°507 du 1 juin 1999, avec le titre suivant : De Callot à Lorrain, entre vie et guerre

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