Collections imaginaires

L'ŒIL

Le 1 juin 1999 - 246 mots

À l’instar du Musée d’Art moderne de la Ville de Paris qui avait monté l’exposition « Passions privées », le Musée des Beaux-Arts de Lausanne s’est proposé de réunir les grandes collections d’art contemporain se trouvant dans le canton de Vaud. Et cela dans l’optique révélée par le titre « Un musée pour demain ? ».

Il s’agirait donc de la préfiguration d’un musée souhaité, dont le contenu suivrait les grandes lignes de l’exposition et dépendrait en partie de la générosité des collectionneurs locaux. Les ensembles montrés ici appartiennent à la deuxième moitié du siècle, de de Staël à Ceccobelli, et sont essentiellement composés de peintures. Même les sculpteurs, comme Louise Bourgeois ou Giuseppe Penone, sont représentés par des œuvres bidimensionnelles ou en léger relief. Nulle trace d’art minimal ou conceptuel, pas de photographie. Chose étonnante pour une période marquée par la multiplication et le décloisonnement des médiums.
Le goût des collectionneurs vaudois serait donc une passion presque exclusive de peinture ? Ce parti pris, restrictif pour un musée, permet du moins d’échapper au sempiternel historicisme et peut être, comme le souhaite Bernard Ceysson dans le catalogue de l’exposition, l’occasion d’imaginer d’autres catégories que celles ressassées d’ordinaire. En tout cas, si un futur musée devait naître avec un tel ensemble, riche en particulier de peintures américaines (De Kooning, Tobey, Twombly, Motherwell), il n’aurait pas à se plaindre de ses bonnes fées.

LAUSANNE, Musée cantonal des Beaux-Arts, jusqu’au 20 juin, cat. texte de Bernard Ceysson, 65 p.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°507 du 1 juin 1999, avec le titre suivant : Collections imaginaires

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