Art Basel, la 30e

L'ŒIL

Le 1 juin 1999 - 518 mots

Pour sa 30e édition, Art Basel, le grand salon d’art contemporain qui se tient du 16 au 21 juin à Bâle, s’enorgueillit d’avoir exercé une sélection d’une extrême sévérité. Qu’on en juge : sur les 700 galeries internationales qui postulaient pour accéder à cette Mecque de l’art contemporain, 260 seulement ont été choisies ! 25 % de ces galeries marchandes y sont présentes pour la première fois, côtoyant la quasi-totalité des Américains reconnus et un certain nombre de jeunes galeries de zones qualifiées de « périphériques » du monde de l’art, comme la Scandinavie ou l’Amérique du Sud. Il faut compter avec une trentaine de galeries françaises, parisiennes, surtout si l’on exclut la galerie Beaubourg de Vence et Evelyne Canus de La Colle-sur-Loup.

Pourquoi va-t-on à Bâle ? Pour Florence Bonnefous, co-directrice avec Laure Merino de la galerie Air de Paris, qui sera cette année pour la deuxième fois présente dans la foire principale de Bâle, la réponse est simple : « Bâle présente de vraies expositions, pas seulement des accrochages. Le niveau est extrêmement élevé. Il faut s’y trouver et pas seulement parce qu’on rencontre en 10 jours autant de collectionneurs privés ou publics qu’en un an à Paris. » Cette année, leur stand montre, entre autres, Philippe Parreno, Pierre Joseph, Bruno Serralongue. Même réflexion sur le « public exceptionnel de Bâle » chez Chantal Crousel qui expose une installation de 4 panneaux à thème de Thomas Hirschhorn, renvoyant à d’autres pièces d’artistes, en relation avec ces thèmes, et une sculpture de Tony Cragg. Chez Ghislaine Hussenot, qui montre une installation sonore de Chen Zhen, des photographies de Jean-Marc Bustamante et de Miguel Rio Branco, ainsi que des toiles de Herbert Brandl, on insiste sur le public très attentif : « La foire est un véritable défi à relever, chaque galeriste garde des pièces spécialement pour ce moment de l’année. » Enfin, à la galerie Di Meo, dont le stand voit se côtoyer Fautrier et Michael Haas, ainsi que Pizzi Cannella, Martin Sauvageot souligne que Bâle est le lieu international où l’on se constitue un vrai répertoire de collectionneurs, de ceux que l’on reverra régulièrement par la suite.
Côté Suisse, on relève que la galerie Jan Krugier, Ditesheim & Cie consacre une salle de son stand à Paul Klee, catalogue à l’appui, et une autre aux femmes de Picasso, tandis que sa partie contemporaine voit Jorge Castillo, entouré d’œuvres de Chillida, Zoran Music, Palezieux et Zao Wou-Ki. Ars Futura expose Olaf Breuning, Alice Pauli montre James Brown, Sean Scully et Julius Bissier, entre autres. Quant à la galerie Lelong elle est présente avec Alechinsky, Karel Appel, Chillida, Kounnellis, Tapiès, Nicola De Maria et la galerie Daniel Varenne avec des sculptures très importantes de Jean-Pierre Raynaud. La section « Art statements » devrait cette année encore attirer les regards. Espace réservé à la création d’avant-garde, elle accueille 26 expositions personnelles de jeunes artistes venus de 11 pays, sorte de génération montante, qui semble cette année, à l’inverse des éditions précédentes, où l’on notait une prédominance des installations et de la vidéo, effectuer un large retour à la peinture.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°507 du 1 juin 1999, avec le titre suivant : Art Basel, la 30e

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