Michel Draguet, L’Art Nouveau retrouvé

L'ŒIL

Le 1 juillet 1999 - 234 mots

L’historien de l’art Michel Daguet prend visiblement un réel plaisir à décrire et interpréter. Sous la plume de ce docteur en philosophie, les meubles de Gallé, les sculptures de Despret, les toiles de Mellery se retrouvent soudain au cœur d’un univers onirique, flamboyant, sublime.

L’importance donnée par ces artistes à l’étude de la tumultueuse vie intérieure est également restituée avec une grande sensibilité. Mais la passion qui anime ce texte, c’est aussi et surtout celle d’Anne-Marie Gillion Crowet, qui a su s’entourer de quelques-uns des plus beaux objets de cette période. Raconter simultanément l’histoire d’un mouvement et celui d’une personne qui voue sa vie à réunir ses œuvres les plus emblématiques n’était sans doute pas chose aisée. C’est pourtant chose faite. Cependant, l’ouvrage s’inscrit dans la nouvelle mode qui s’est répandue dans le milieu de l’édition : confier les prises de vue à des photographes « artistes » qui se font une joie d’inventer de savants fonds colorés pour les objets à photographier. La bonne lecture de l’objet en souffre, son apparence en est dénaturée. C’est malheureusement souvent le cas dans ce bel ouvrage consacré à l’art décoratif à travers les collections d’Anne-Marie Gillion Crowet. Plusieurs splendides pièces de verre de Wolfers, des frères Muller et de Majorelle voient leur transparence opaline noyée dans un fond aux tons sourds.

Michel Draguet, L’Art Nouveau retrouvé, éd. Skira/Seuil, 316 p., 285 ill., 495 F, ISBN 88-8118-325-0.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°508 du 1 juillet 1999, avec le titre suivant : Michel Draguet, L’Art Nouveau retrouvé

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