Zadkine, cubisme et archaïsme

Par Philippe Piguet · L'ŒIL

Le 1 juillet 1999 - 225 mots

Rien ne prédestinait Tulle à accueillir l’œuvre de Zadkine (1890-1967). Rien, sinon tout un lot de circonstances, plus ou moins justifiées, qui finalement l’y ont conduit : l’envie qu’avait le Musée du Cloître de proposer à ses visiteurs un regard sur la sculpture moderne ; le fait que Tulle est jumelée avec la ville russe de Smolensk, proche de celle de Vitebsk où Zadkine vit le jour ; l’existence enfin dans l’œuvre du sculpteur d’un bronze au thème de L’accordéoniste, bienvenu dans une ville qui vise à devenir pôle national de cet instrument et qui en détient la collection publique la plus importante en France. Figure caractéristique de ces artistes originaires des quatre coins de l’Europe venus s’installer en France au début du siècle, Ossip Zadkine a trouvé sa patrie au sein de l’École de Paris. À l’influence déterminante que le cubisme a exercée sur son art, le sculpteur a su conjuguer son intérêt pour des formes archaïques et primitives. Si la géométrie imprègne fortement sa manière, jamais il ne se laisse enfermer dans un formalisme dogmatique et radical, la pratique de la taille directe le préservant notamment de toute rationalisation abusive. Figures symboliques y sont en effet récurrentes sans rien exclure d’une vision plus romantique qui opère une fusion entre les règnes humain et végétal. Parcours rétrospectif.

TULLE, Musée du Cloître, jusqu’au 2 septembre.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°508 du 1 juillet 1999, avec le titre suivant : Zadkine, cubisme et archaïsme

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