Dans le labyrinthe de la Villa

Par Philippe Piguet · L'ŒIL

Le 1 juillet 1999 - 228 mots

Il y a peu de panoramas aussi avantageux sur Rome que celui que l’on découvre des terrasses de la Villa Médicis. Les plus grands comme les plus humbles l’ont contemplé et admiré. Perchée sur les hauteurs du Pincio, l’une des sept collines de Rome, la Villa accueille chaque année toutes sortes de créateurs pensionnaires, leur proposant un lieu privilégié de réflexion et d’action. Le programme d’expositions qu’y conduit Bruno Racine, le directeur, en est un vivant témoignage. Ainsi du cycle triennal qu’il a décidé de consacrer à l’art contemporain, la Ville, le Jardin, la Mémoire, entamé l’an passé et dont la deuxième édition s’applique à célébrer cette saison la part mémorable. L’idée a été d’inviter une trentaine d’artistes internationaux, de Martine Aballéa à Luca Vitone, à s’inspirer du site pour en faire valoir la richesse prospective à travers un parcours éclaté d’œuvres suscitant une vision ouverte et fluide des espaces de la Villa. Pour ce que la mémoire ne connaît ni mesure, ni sens défini, c’est à une véritable exploration tous azimuts que l’exposition romaine entraîne le visiteur. La Villa se révèle labyrinthe. Itinéraires et points de vue se multiplient, portes et passages secrets se libèrent. Comme si, à fouiller sa mémoire, la Villa se projetait au-devant pour mieux s’abîmer dans un futur antérieur.

ROME, Villa Médicis, jusqu’au 5 septembre, cat. éd. Paris Musées, 400 p., 200 F.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°508 du 1 juillet 1999, avec le titre suivant : Dans le labyrinthe de la Villa

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