Le portrait en majesté

L'ŒIL

Le 1 septembre 1999 - 220 mots

Aux XVIIe et XVIIIe siècles, dans la hiérarchie des genres, le portrait occupait une place intermédiaire entre la peinture de genre et la peinture d’histoire. Il constituait pour ainsi dire une transition de l’une à l’autre. Si sa fonction imitative le tirait vers le bas, ses facultés d’exprimer le caractère, les sentiments, la valeur morale d’un individu et sa place dans la société, autrement dit d’organiser un réseau de significations abstraites à partir de l’apparence physique, tout cela pouvait ennoblir le portrait et le rapprocher du genre le plus haut. Selon le vœu de Diderot, le portrait pouvait échapper à la stricte imitation pour raconter une histoire, ou de l’histoire. En France, une pléiade de grands artistes haussent le genre à ses plus hauts sommets. Rigaud, Largillière, Nattier, Quentin de La Tour, Perronneau, sont d’éblouissants virtuoses et excellent à susciter l’illusion du naturel. Sans prétendre présenter un panorama complet, l’exposition montée par Bruno Desmarest à la galerie Aaron réunit une trentaine d’œuvres, de 1634 à 1867, représentatives des différentes formes du portrait : portrait de famille (La Duchesse de Lorraine et son fils François-Étienne par Alexis-Simon Belle), d’apparat (Catherine de Loison par De Troy), portrait allégorique et politique (Louis XIV en général romain par l’atelier de Mignard) ou encore autoportrait (Frédéric Millet).

Galerie Aaron, 23 septembre-16 octobre, cat. 50 F.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°509 du 1 septembre 1999, avec le titre suivant : Le portrait en majesté

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