De bien curieux navires

Par Philippe Piguet · L'ŒIL

Le 1 septembre 1999 - 196 mots

Automate musical destiné au divertissement d’un prince, prouesse du génie mécanique des ateliers d’Augsbourg, allégorie du Saint-Empire germanique... Telles sont les trois facettes traditionnellement invoquées pour interpréter la Nef dite « de Charles Quint ». Cette fastueuse horloge-navire avait été commandée à la fin du XVIe siècle par Rodolphe II. Collectionneur éclairé, le souverain satisfaisait ainsi son goût pour les curiosités tout en célébrant la gloire de son grand-père Charles Quint. Ce dernier, modèle de l’empereur par excellence, trône à la proue du voilier – symbole de l’État – entouré des princes-électeurs qui se voient confier les différents fiefs de l’Empire. Un cérémonial rythmé par les accents solennels des trompettes et tambours s’échappant de l’orgue miniature intégré au navire. Une cinquantaine de dessins, gravures, orfèvreries, tapisseries... restitue les aspects techniques et symboliques de ce fleuron du Musée de la Renaissance. Un film documentaire évoque par ailleurs deux autres nefs – actuellement conservées à Londres et Vienne – également attribuées à Hans Schlottheim et développant une thématique semblable.

ÉCOUEN, Musée national de la Renaissance, 22 septembre-5 janvier. À lire : Ces curieux navires : trois automates de la Renaissance, éd. RMN, 128 p., 70 ill., 190 F.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°509 du 1 septembre 1999, avec le titre suivant : De bien curieux navires

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