Magritte, précurseur du Pop

L'ŒIL

Le 1 septembre 1999 - 236 mots

Partant du constat que de nombreux artistes contemporains ont été ou sont encore influencés par Magritte (Rauschenberg, Johns, Warhol, Lichtenstein, Dine, Kosuth, Gober, Bloom et, bien évidemment, Broodthaers), cette rétrospective tente de faire une lecture de l’œuvre du peintre belge comme source d’inspiration des artistes Pop et conceptuels. Les premières images auxquelles on peut penser en adoptant un tel point de vue sont les affiches publicitaires que réalisa Magritte – pendant un moment son gagne-pain, mais que l’on retrouve sous d’autres formes dans ses toiles ou objets –, ainsi que les peintures des années 20 où il s’interroge sur les relations qu’entretiennent les images et les mots. Mais, comme veut le montrer l’exposition, c’est moins les emprunts directs aux images magritiennes qui ont eu une influence – même si c’est à l’évidence le cas dans certaines œuvres de Johns ou Gober, par exemple – que la pensée esthétique de Magritte. Car l’on ne souligne jamais assez à propos de ses peintures qu’il s’agit véritablement d’une pensée en images et par images, laquelle s’intéresse moins à l’aspect surréaliste des choses qu’à la manière dont l’intellect appréhende la réalité, et la modèle par le langage. Et c’est bien en tant que « concepteur » d’images et de langage, et moins en tant que peintre, que Magritte peut être considéré comme le précurseur de certaines œuvres des trente dernières années.   

HUMLEBÆK, Louisiana Museum of Modern Art, jusqu’au 28 novembre.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°509 du 1 septembre 1999, avec le titre suivant : Magritte, précurseur du Pop

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