Les collectors de Roger Thérond

L'ŒIL

Le 1 octobre 1999 - 245 mots

Exhibant ses formes généreuses devant l’objectif d’un photographe, une femme à la chair laiteuse prend la pose. Sa lourde chevelure brune tordue dans une coiffe perlée, sa pose d’odalisque alanguie, ne sont pas sans rappeler la Baigneuse Valpinçon d’Ingres. Aux côtés de ce superbe tirage datant du milieu du XIXe siècle, les fleurons de la collection Roger Thérond sont pour la première fois accessibles au public. Le directeur général de Paris Match nous livre en effet le résultat de trente ans de recherches assidues qui l’ont conduit à réunir 245 épreuves originales au hasard des ventes publiques, des chines ou achetées auprès de marchands internationaux. Au travers de ces vintages (épreuves datant de l’époque même de la prise de vue) se dessine tout d’abord un tour du monde allant de la vue d’Abou-Simbel par Félix Teynard, à Notre-Dame par Guesné – autant de témoignages sans prix d’une époque révolue. L’ensemble comprend également de nombreux portraits, genre très prisé à la fin du XIXe siècle, et peut s’enorgueillir de posséder de rares clichés des acteurs Frédéric Lemaître, le Mime Deburau ou Sarah Bernhardt, posant pour la postérité dans leur habit de scène. Aux côtés de ces « primitifs », figurent aussi les expériences photographiques les plus avant-gardistes des années 30 : les surimpressions et photogrammes de Maurice Tabard, les visions surréalistes de Man Ray, Izis et Rogi André.

PARIS, Maison européenne de la Photographie, 6 octobre-9 janvier, cat. éd. Filipacchi/MEP, 368 p., 250 ill., 385 F.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°510 du 1 octobre 1999, avec le titre suivant : Les collectors de Roger Thérond

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