L’an 2000 vu par le MoMA

L'ŒIL

Le 1 octobre 1999 - 223 mots

Un célèbre conservateur français constatait dernièrement avec amertume combien il était désormais difficile, voire impossible, d’obtenir le moindre prêt de la part des grands musées internationaux pour cause de nouveau millénaire. Cette critique acerbe s’adressait entre autres au MoMA qui depuis quelque temps refuse toute sortie d’œuvres, prétextant l’organisation d’un grand cycle d’exposition qui mobilise l’intégralité de la collection. Ce projet pharaonique, intitulé MoMA 2000, débute enfin. Il se décompose en 3 cycles présentés successivement durant 17 mois. « Modern Starts », le premier, étudie l’apparition de la modernité entre 1880 et 1920 à travers quelques grands thèmes. « People » ouvre l’exposition. Dans cette section, le spectateur découvre combien la crise de la représentation picturale débouche sur des expérimentations variées. Le propos est loin d’être nouveau. L’originalité résiderait plutôt dans le montage des exemples choisis ; aux pièces maîtresses et autres chefs-d’œuvre (Munch, Matisse, Picasso, Léger, Duchamp...) succèdent des œuvres issues de champs artistiques méconnus : design, graphisme, arts populaires. La deuxième et troisième partie de l’exposition, respectivement consacrées aux « Places » et « Things », confirment une impression latente : le MoMA renoue avec ses grandes expositions thématiques qui avaient fait son succès durant les années 50. Cependant, à force de vouloir satisfaire le visiteur, la démonstration perd parfois en netteté.

NEW YORK, Museum of Modern Art, 7 octobre-13 février.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°510 du 1 octobre 1999, avec le titre suivant : L’an 2000 vu par le MoMA

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