Armory Show, le rendez-vous de New York

L'ŒIL

Le 1 octobre 1999 - 546 mots

La foire internationale des antiquaires et des galeries d’art de New York accueille du 15 au 21 octobre 72 professionnels venus de toute l’Europe et des États-Unis. Un événement à ne pas manquer.

Plusieurs marchands parisiens participent depuis longtemps à ce qu’ils appellent communément « l’Armory ». Parmi eux, la galerie Chevalier, spécialiste des arts textiles, vient à New York régulièrement depuis la première édition de ce salon en 1989. Dominique Chevalier estime que cette foire lui a permis de s’implanter aux États-Unis, et de s’y créer une clientèle. Il y expose cette année des tentures du XVIIIe siècle, et notamment une suite de 4 tapisseries d’Aubusson à décor de chinoiseries d’après Boucher.
La galerie Hopkins-Thomas-Custot, qui se consacre à la peinture impressionniste et moderne, a trouvé à l’Armory Show un contact direct avec les amateurs américains, dont elle a vu les goûts évoluer au fil des ans. De plus en plus attentifs à la qualité, les Américains privilégient la beauté d’une œuvre, et non plus seulement le nom du peintre. C’est pourquoi Warren Hopkins expose une grande toile de Raoul Dufy au sujet plein de charme : une maison et son parc vus à travers la grille d’entrée.
À New York où sont concentrés quelques-uns des plus grands collectionneurs mondiaux, l’archéologie tient une place de choix. Bernard Blondeel a choisi uniquement des pièces qui l’intéressent, suivant des critères plus esthétiques ou historiques que commerciaux. Le public pourra ainsi admirer sur son stand des miroirs égyptiens en bronze et manche en bois du Nouvel Empire (1800-1700 avant J.-C.) ou une très rare petite chèvre couchée en bronze de la Grèce Antique (VIIIe siècle avant J.-C.).
Patrick Perrin, dont la galerie présente du mobilier et des objets d’art du XVIIIe siècle, vient à New York pour la cinquième fois. Sa sélection s’est affinée au fil des ans en fonction de la demande. D’après lui, les Américains préfèrent les meubles de petites dimensions, Transition ou Louis XVI, ornés de marqueteries et bronzes dorés, et des pièces très pures en acajou.
Le meuble qu’il met en avant cette année est une coiffeuse à transformation estampillée Roussel, dont un tiroir découvre un écritoire.
Participant pour la première fois à ce salon, Carolle Thibaut-Pomerantz a été une pionnière de la redécouverte des papiers peints anciens. Édités depuis le tout début du XIXe siècle, ces œuvres imprimées voient leur valeur varier selon la beauté et la complexité du dessin, son sujet et son style, la fraîcheur et le nombre des couleurs, et bien sûr l’état de conservation. Les prix vont de 20 000/25 000 F pour un simple panneau, à plus de 500 000 F pour un « panoramique » une suite de scènes sur plusieurs panneaux. À New York, elle présente un ensemble de 4 panneaux de Jean-Baptiste Réveillon à décor de déesses mythologiques. Datée de 1788, cette suite qui n’a jamais été posée sur des murs est annoncée à 50 000 $. Quant à Bob et Cheska Vallois, les spécialistes de l’Art Déco, ils profitent de l’Armory Show pour ouvrir leur nouvelle galerie de Manhattan, au 27 East 67 th Street (tel. 212 517 38 20), avec un accrochage grandiose réunissant Ruhlmann, Frank, Dupré-Lafon et Groult.

NEW YORK, International Fine Art and Antique Dealers Show, Seven Armory regiment, 15-21 octobre.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°510 du 1 octobre 1999, avec le titre suivant : Armory Show, le rendez-vous de New York

Tous les articles dans Marché

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque