Affiches utopiques

L'ŒIL

Le 1 novembre 1999 - 248 mots

Le graphisme n’est plus seulement une manière de mettre en forme l’iconographie des images sur les murs de nos rues, c’est également un objet d’expression artistique que l’on se doit d’étudier et d’exposer. Que l’affiche ne soit pas uniquement porteuse de stratégies commerciales, nul n’en doutait. Mais ce qui peut paraître nouveau c’est cette revalorisation des pratiques politiques liées à ce mode d’expression. Le Festival d’Affiche de Chaumont avait déjà montré la voie en exposant régulièrement quelques créateurs pour qui l’image publique était avant tout un moyen d’intervention dans l’espace social de nos villes. Le Mois du Graphisme d’Échirolles poursuit l’exploration de ces expressions critiques en présentant quelques-uns des engagements les plus radicaux de ces dernières décennies. En guise d’introduction à cette thématique, les affiches recueillies par Alain Weill proposent un assez bon condensé des utopies des années 60 et 70. Mais c’est surtout avec l’action exemplaire de l’association « Ne Pas Plier » que les visiteurs peuvent se familiariser avec un travail de graphisme conçu comme un espace de dialogue, comme un territoire d’expression visuelle engagé dans une réflexion plus vaste sur les mutations de notre monde. Ici, les signes attestent d’une volonté de porter la contradiction et le débat au sein de nos démocraties. Ces images fortes sont donc des supports d’information à partir desquels s’ouvrent des espaces de dialogues. Colloques, tables rondes, site Internet, constituent alors autant de territoires de réflexion et d’expression ouverts à tous et à toutes.

ÉCHIROLLES, divers lieux, 12 novembre-4 décembre.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°511 du 1 novembre 1999, avec le titre suivant : Affiches utopiques

Tous les articles dans Expositions

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque