Foire Art Basel, mode d’emploi

Par Philippe Piguet · L'ŒIL

Le 29 mai 2008 - 527 mots

Du 4 au 8 juin 2008, la galaxie art contemporain se retrouve à Bâle pour la plus grande « messe » marchande de l’année : Art Basel. Quelques clefs avant de faire le déplacement...

Dans le monde de l’art moderne et contemporain, qui dit Bâle pense Art Basel. Depuis les années 1980, la foire de Bâle, créée en 1969, s’est en effet imposée comme la première au monde de toutes les manifestations du genre – et il n’en manque pas ! Dans une liste qui n’en finit plus de s’allonger chaque année, Art Basel reste « la » référence. Aussi tous les ans au mois de juin, c’est la même ruée, la même bousculade et, le plus souvent, la même cascade de chefs-d’œuvre.
Sur les mille candidatures déposées cette année – un chiffre record –, trois cents galeries représentant quelque deux mille artistes ont été retenues. Sélectionnés selon des critères très exigeants, les exposants viennent du monde entier. La 39e édition de la foire ne compte pas moins de trente-trois pays ; deux tiers des galeries sont originaires d’Europe et soixante-douze des États-Unis. Art Basel rassemble aussi bien peinture, sculpture, dessin et photographie qu’installation, performance, design et art vidéo ; c’est une véritable foire à la création versant arts plastiques. Une foire digne du Moyen Âge où, même si elle est très structurée, il n’est pas toujours facile de s’y retrouver. Mode d’emploi obligatoire.
Pour une bonne approche de la foire, il convient de distinguer entre plusieurs secteurs spécifiques, chacun d’eux visant à mettre en valeur un certain aspect de la création contemporaine. Ainsi « Art Premiere », qui a choisi cette année pour thème « Dialogues d’artistes », rassemble seize confrontations passionnantes d’œuvres réalisées respectivement par deux artistes. « Art Statements », un secteur toujours très attendu parce que consacré à de très jeunes artistes, propose trente et une expositions personnelles de projets conçus spécialement pour l’occasion.
L’un des moments les plus forts de la foire de Bâle, c’est indéniablement le secteur intitulé « Art Unlimited ». Réservé à la présentation d’œuvres monumentales, il rassemble chaque fois une soixantaine de créations le plus souvent spectaculaires qui sont aussi bien des sculptures, des installations ou des projections vidéo que des peintures murales ou des performances. Destiné à tenter aussi bien les institutions que les très gros collectionneurs, « Art Unlimited » s’offre à voir comme une plate-forme très ambitieuse défiant toutes les contraintes spatiales, temporelles, techniques et financières. Parmi les autres secteurs, on pourrait encore mentionner « Artists Books », « Art Film » et « Art Basel Conversations », autant de sites pleinement actifs et prospectifs, sans oublier « Art on Stage » destiné aux artistes dont la démarche nécessite une scène.
Enfin, conçu pour témoigner de l’intelligence de l’inscription de l’art dans l’espace urbain, « Public Art Projects » déborde le cadre clos de la foire en présentant une dizaine d’œuvres sur l’esplanade située devant, de sorte à s’interposer dans le quotidien même des passants. C’est dire si Art Basel « ratisse » large dans sa façon de promouvoir l’art contemporain et ne se contente pas de satisfaire au seul plaisir individuel de l’amateur d’art.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°603 du 1 juin 2008, avec le titre suivant : Foire Art Basel, mode d’emploi

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