La toute-puissance du « datu »

Par Bérénice Geoffroy-Schneiter · L'ŒIL

Le 25 mars 2008 - 230 mots

Au sein de la société Batak, un personnage occupe une place essentielle : le « datu ». Magicien, devin et guérisseur tout à la fois, il est censé veiller au bien-être du groupe et assure le lien entre le monde des vivants et celui de l’au-delà. Spécialiste du peuple Karo, l’anthropologue Juara Gintig a dénombré cependant plusieurs catégories de « datu » : le préparateur de remèdes, le masseur, le guérisseur de maladies mentales, le devin, le spécialiste du calendrier lunaire, l’expert en sortilèges, le maître en magie noire…

Des emblèmes de la culture Batak
Pour accomplir ces fonctions, le « datu » dispose de tout un attirail : recueils nommés « pustaha », dans lesquels sont consignées recettes et formules sacrées, amulettes et boîtes renfermant des substances magiques, et enfin ces cannes rituelles (ou « tunggal panaluan ») qui ne deviennent actives que lorsque le « datu » a déposé de la poudre de « pukpuk » au sein de petites cavités.
Symboles d’autorité et instruments claniques, ces bâtons grouillant de sculptures sont devenus les emblèmes de la culture Batak et ont fait les délices des collectionneurs ! Cornes magiques, couteaux rituels et récipients à médicaments complètent généralement la panoplie…
Autres catégories de fétiches, les « pagar » protègent des agressions du monde extérieur : ennemis venus d’autres villes, mais aussi mauvais esprits surgis de l’autre monde. En pays Batak, on n’est jamais trop prudent !

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°601 du 1 avril 2008, avec le titre suivant : La toute-puissance du « datu »

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