Picasso. Le carnet de La Californie

L'ŒIL

Le 1 décembre 1999 - 258 mots

En 1959, les éditions Cercle d’Art ont publié en fac-similé l’un des plus beaux carnets d’esquisses de Picasso, celui réalisé dans sa villa de Cannes, La Californie, entre le 1er novembre et le 16 décembre 1955. Ce carnet est réédité aujourd’hui sous sa forme originale de grand cahier à spirales et présenté dans un coffret, avec un texte de Dan Franck.

Ce dernier accompagne chaque page dessinée d’un contrepoint poétique : non un commentaire mais une lecture singulière, qui se tient à une distance respectueuse de l’œuvre. Pour Picasso, qui, à quelques exceptions près, n’a jamais été un homme d’écriture, c’est la peinture qui a joué le rôle quotidien de journal intime : « La peinture est vraiment un mode de vie, confiait-il à Alexander Liberman en novembre 1956. J’ai besoin de mettre les choses sur toile ou sur papier. » Son habitude de dater chaque peinture, chaque dessin, sa façon de poursuivre avec engouement son motif jusqu’à « le dominer », selon sa propre expression, voire jusqu’à en épuiser toutes les possibilités, assimilent l’ensemble de son œuvre, à partir des années 50, à une recherche incessante où la marge entre tableau et étude tend à disparaître. Dans le carnet de La Californie, on assiste à une reprise des Femmes d’Alger, tableau déjà achevé au mois de janvier, et au prémisses de L’Atelier, qui ne sera travaillé sur toile qu’au début de 1956, auxquels se mêlent des dessins virtuoses d’après Rembrandt, Vermeer, Holbein.

Dan Franck, Picasso. Le carnet de La Californie, éd. Cercle d’Art, 750 F, ISBN 2-7022-0516-X.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°512 du 1 décembre 1999, avec le titre suivant : Picasso. Le carnet de La Californie

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