musée

Le Paris des Scandinaves

L'ŒIL

Le 1 décembre 1999 - 244 mots

Aux artistes descendus de Montmartre et déjà familiarisés avec le monde de Montparnasse par la fréquentation de La Closerie des Lilas vient s’adjoindre, avant 1914, des Nordiques attirés par l’éclat artistique français dont les phares étaient les Fauves au Salon d’Automne. Entre autres, on peut citer le Finlandais Tyko Sallinen, la Suédoise Sigrid Hjertén, le Danois Harald Giersing, et le Norvégien Per Krohg. La légende, qui déforme tout, a surtout parlé des artistes venus des pays de l’Est, juifs pour la plupart. Rien n’est plus faux : il n’y eut pas à Montparnasse que Chagall, Soutine, ou Kisling pour se distribuer les premiers rôles. Les Scandinaves étaient dans la place bien avant eux (du temps de Strindberg et de Munch), comme l’a confirmé Fernand Léger. C’est ce que rappelle aujourd’hui l’exposition au Musée du Montparnasse. Les Nordiques constituaient une colonie organisée qui avait transformé le Café de Versailles, puis le Dôme, enfin l’Académie Scandinave « Maison Watteau » (rue Jules-Chaplain) en une espèce de club cosmopolite et d’école expérimentale unique en son genre. Dans les années 20, les principaux d’entre eux travaillèrent notamment aux décors des Ballets suédois de Rolf de Maré au Théâtre des Champs-Élysées. Séduits par le climat d’avant-garde, des centaines de Nordiques venaient à Paris non seulement pour étudier, mais pour innover. Le Musée du Montparnasse présente pour la première fois une trentaine d’artistes scandinaves généralement peu ou mal représentés dans les musées français.

PARIS, Musée du Montparnasse, jusqu’au 9 janvier.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°512 du 1 décembre 1999, avec le titre suivant : Le Paris des Scandinaves

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