galerie

Bacon face à Bourgeois

L'ŒIL

Le 1 décembre 1999 - 240 mots

À quatre reprises de son vivant, en 1966, 1984, 1987 et 1989, Francis Bacon a exposé ses œuvres au 13 rue de Téhéran. Toutes ces expositions ont été des événements importants. Aujourd’hui, en accord avec la succession Bacon, la galerie Lelong présente un ensemble exceptionnel d’œuvres de l’artiste, dont un puissant Triptyque de 1991, un Autoportrait, et une Étude de corps humain de 1987, accompagnés d’un ensemble surprenant de toiles du début des années 50 longtemps considérées comme perdues et qui ne figuraient pas dans les dernières rétrospectives. Dans le catalogue, agréable surprise, un texte inédit du sculpteur Louise Bourgeois dont voici quelques extraits : « On peut voir le visage de Bacon en filigrane dans tous ses portraits parce que quoiqu’il fit, c’était un autoportrait (...) Bacon peignait la poussée d’adrénaline dans le système nerveux que provoque le besoin obsessionnel de s’exprimer. Il avait un besoin irrépressible d’exprimer sa rage et son désir. Le sexe, l’alcool, le jeu, étaient autant de tentatives pour se libérer d’une compulsion d’une maîtrise de soi. (...) Bacon était masochiste. Il distordait ses personnages – principalement masculins – comme un bretzel pris dans le mouvement d’attraction et de répulsion du ruban de Moebius. (...) La touche sinueuse caractéristique de Bacon me rappelle toujours le pathos du Cri de Munch. Bacon n’était pas un solitaire. Il se mourait d’un excès de passion. C’est quelque chose que je partage ».

PARIS, galerie Lelong, jusqu’au 30 janvier.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°512 du 1 décembre 1999, avec le titre suivant : Bacon face à Bourgeois

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