Bien que la chose devienne de plus en plus naturelle pour la jeune génération, les rétrospectives d’artistes vivants sont le plus souvent vécues par les intéressés et par le public comme la fin d’une époque, voire l’achèvement pur et simple d’un travail. Or l’on pense rarement qu’elles permettent aussi d’évaluer sur un long terme la richesse et la qualité d’un projet esthétique. Et peu résistent à une telle mise en perspective. Ce n’est pas le cas de l’œuvre de Buren – malgré la rumeur qui en fait un « artiste d’état » –, qui ne fait que confirmer et affermir des positions énoncées voici une trentaine d’années. Après la publication complète des Écrits, Daniel Buren accepte donc de présenter, de 1965 à l’année 2000, les œuvres pour lesquelles ou à propos desquelles ils furent rédigés. Étant donné l’une des règles édictées par l’artiste – ne jamais refaire la même œuvre, puisqu’elle n’est concue que pour tel lieu et en ce lieu (in situ) –, l’idée d’une rétrospective est par nature vouée à l’échec. Ainsi Buren a proposé non de reprendre des Cabanes réalisées auparavant – plus d’une cinquantaine à ce jour – mais de créer une quinzaine de Cabanes éclatées pour le Nouveau Musée de Villeurbanne. Voilà donc une rétrospective comprise comme nouveau déplacement d’une esthétique et nouvelle mise en demeure d’une pensée.
VILLENEUVE D’ASCQ, Musée d’Art moderne, jusqu’au 14 mai et VILLEURBANNE, Institut d’Art contemporain, jusqu’au 21 mai.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Buren en déplacement
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°513 du 1 février 2000, avec le titre suivant : Buren en déplacement