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Arpad Szenes, espace et lumière

Par Philippe Piguet · L'ŒIL

Le 1 mars 2000 - 266 mots

On parle volontiers du silence de la nature morte. Comme si cette qualité là lui était particulièrement réservée. Pourtant, face aux peintures d’Arpad Szenes, c’est bien de silence qu’il faut parler.
Un silence impressionnant qui paraît proclamer une résistance. L’art de ce peintre, originaire de Budapest, né en 1897, mort en 1985, conjugue rigueur et saveur, matière et rythme. Ses tableaux de petits formats sont autant de notations du monde captées au carrefour d’une intelligence et d’une sensibilité également éprouvées. Nourri du regard qu’il n’a cessé de porter sur l’extérieur et mû par ce principe de nécessité intérieure si cher à Kandinsky, l’art d’Arpad Szenes relève de la quête d’une présence. « Ce qui commence quand la toile vide est là, devant moi sur le chevalet, a commencé bien avant, bien avant ce fut la mer, une plage, une ville où j’ai marché, le silence d’un objet, la vie, ma vie qui passe et ce besoin de dire ce qu’est la mer, une plage, cette ville et cet objet, la vie, que le pinceau inscrit sur la toile et aussitôt c’est un spectacle qui me dédouble » notait l’artiste en 1963 en préface d’un catalogue d’exposition à la galerie Jeanne Bucher. Rétrospective, l’exposition sera pour certains une découverte ; elle leur permettra de prendre la mesure d’une œuvre puissante dans sa discrétion. Leçon non pas tant d’humilité que de sagesse car les tableaux du peintre, s’ils sont le plus souvent de très petits formats, n’en sont pas moins chaque fois de véritables défis d’espace et de lumière.

PARIS, Hôtel de Ville, salle Saint-Jean, jusqu’au 17 juin.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°514 du 1 mars 2000, avec le titre suivant : Arpad Szenes, espace et lumière

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