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Les lumières de van Velde

Par Bénédicte Ramade · L'ŒIL

Le 1 mai 2000 - 261 mots

Né en 1898 en Hollande, Geer van Velde est le frère du peintre Bram van Velde. Sa peinture, loin de toute anecdote et de tout pittoresque, repousse le bavardage traditionnellement lié à l’explication d’une œuvre. Ses toiles échappent à tout commentaire pour se réfugier dans un silence riche, même éloquent, à mille lieues d’un quelconque mutisme obstiné. Et c’est par le silence que la peinture de Geer van Velde dévoile son intimité, son secret et non l’histoire de son créateur. Ce sont des œuvres austères qui transportent le spectateur de la contemplation à la méditation. Avec une démarche artistique constante qui atteint sa pleine maturité entre 1946 et 1977, le peintre mêle étonnamment l’abstraction post-cubiste à la grande tradition hollandaise de la lumière et de la couleur. Après des débuts figuratifs, van Velde se tourne vers les formes géométriques, même s’il lui arrive de faire encore référence au monde réel de manière très déstructurée. Dès 1938, Peggy Guggenheim l’associait à Picasso et Miró dans une exposition à Londres, mais van Velde aura le succès discret. Délaissant les mondanités, il peint des toiles aux couleurs harmonieuses, cherchant à capter la lumière et à en exprimer les qualités plurielles. De ses œuvres structurées de lignes sombres, se dégage une grande clarté : « J’ai essayé toute ma vie de peindre la lumière » déclarait-il. Une quête qui est illustrée par le Musée Picasso à travers l’exposition de 40 peintures claires et tranquilles et d’une vingtaine de dessins et papiers gouachés. Un véritable moment de sérénité.

ANTIBES, Musée Picasso, Château Grimaldi, jusqu’au 4 juin.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°516 du 1 mai 2000, avec le titre suivant : Les lumières de van Velde

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