centre d’art

Quand le temps déborde

Par Philippe Piguet · L'ŒIL

Le 1 mai 2000 - 265 mots

Sous un titre emprunté à un recueil de poèmes de Paul Éluard, l’exposition « Le Temps déborde » vise à faire une sorte d’état des lieux du monde. L’intérêt et la singularité de cette manifestation procèdent de la volonté de ses deux commissaires, Dominique Gaessler et Morten Salling, de développer leur propos à l’appui d’œuvres commandées à cette occasion pour la plupart, et en étroite relation avec la réalité départementale de Seine-Saint-Denis. C’est dire si la notion de temps y est abordée de plein fouet, dans le vif et l’actualité d’un sujet qui s’attache à prendre en compte toutes sortes de réflexions sur le passé, de questionnements identitaires. C’est dire surtout que le temps y est traité sur un mode pleinement engagé et non, comme c’est le cas à Beaubourg, de façon anthologique et didactique. Si le temps déborde, c’est que nous vivons une époque qui croule sous le poids des images, que tout s’y bouscule et se télescope au point de perdre nos repères. Dans ce contexte, l’attitude des artistes est souvent forte d’enseignements et leur façon d’être au monde invite à y poser un regard appuyé. Entre réalité et fiction, entre constat et combat, entre devoir de mémoire et projection sur l’avenir, leurs œuvres sont chargées d’une dimension critique qui transforme le mémorable en action, le banal en mythe, l’exclusion en partage. On retiendra les images nocturnes de Nicolas Moulin, celles médiatiques de Catherine Noury, les puissantes architectures de Stéphane Couturier. Comme pour mieux insister sur cette profusion qui est la marque des temps contemporains.

LE BLANC MESNIL, Forum culturel, jusqu’au 31 mai.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°516 du 1 mai 2000, avec le titre suivant : Quand le temps déborde

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