galerie

André Dubreuil, l’alchimiste

L'ŒIL

Le 1 mai 2000 - 251 mots

André Dubreuil est un artiste-artisan flamboyant. L’absolu contraire d’un designer. Dans la plus pure tradition des orfèvres et des ornemanistes, Dubreuil ne s’intéresse qu’au décoratif, fait main luxueusement, et à la pièce unique. Son talent très raffiné en fait un décorateur recherché. Il s’installe à Londres pendant les années 80 où sa notoriété explose avec le groupe Creative Salvage, atelier collectif où il travaille avec ses amis Tom Dixon et Mark Brazier Jones. De là date Spine, sa chaise fétiche, toute de fil de fer torsadé. Dubreuil en garde le goût du fer et de l’arabesque. Dès 1987, il ressent la nécessité de la couleur. Il va donc ajouter diverses patines et jouer de l’émail à volonté. Son métal prend alors des colorations de feu. Alchimiste, il tord toujours plus fort, cisèle, craquelle et grave son cuivre jusqu’à en faire une sorte de peau, incrustant son mobilier de matériaux rares, laques orientales, nacres, cristal, corail jusqu’à un vase entier de Murano signé Aldo Nazon ! Fidèle à
sa manie de la récupération et de la marqueterie, il accumule dans son nouvel atelier de Dordogne où il travaille depuis dix ans, une foule de trouvailles prêtes aux assemblages futurs. Ses commodes ventrues ou ses consoles respirent un éclectisme précieux et savant transfigurant Renaissance, XVIIIe, Art Nouveau et, pourquoi pas, Carlo Mollino ? Sa magie : un mobilier de fer, très lourd, qui apparaît aérien, évoquant de chatoyants scarabées prêts à s’envoler sur la pointe des pieds...

PARIS, galerie Gladys Mougin, 23-28 mai.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°516 du 1 mai 2000, avec le titre suivant : André Dubreuil, l’alchimiste

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