galerie

Les sculptures humaines de Nash

L'ŒIL

Le 1 mai 2000 - 250 mots

Né en 1945, dans le Surrey, David Nash vit depuis plus de vingt ans à Blaenau Ffestiniog, dans le nord du pays de Galles, région austère et pluvieuse, dominée par les terrils d’ardoise. Travaillant le plus souvent à l’extérieur sans souci des intempéries, il est un des rares sculpteurs à faire « pousser lui-même » ses sculptures sur un terrain hérité de son père, dans la vallée boisée de Cae’n-y-Coed à Maentwrog, où il a planté les essences dont il a besoin, chêne, bouleau, aulne, tulipier. Plutôt que de travailler avec de simples troncs qui lui viendraient de la scierie, il préfère choisir lui-même l’arbre sur lequel il va œuvrer, en prenant bien soin de ne jamais lui imposer la forme que sa fantaisie pourrait lui dicter, mais en essayant au contraire de suivre au plus près les pistes que lui indique l’arbre dans son mouvement. David Nash intervient peu, privilégiant les formes simples – colonnes, trônes, œufs, cubes, échelles et pyramides – dans lesquelles le souvenir de l’arbre est encore présent. Ce qui explique sans doute la qualité exceptionnelle de présence humaine que dégagent ses sculptures. Comme si elles étaient vivantes. Au point que l’on est souvent pris à leur contact d’une envie irrésistible de leur tourner autour afin de mieux apprécier comment elles ont été faites. Avant de finir, la tête appuyée contre elles, par les caresser à pleines mains, les yeux fermés, comme on caresse un cheval en lui flattant l’encolure.

PARIS, galerie Lelong, jusqu’au 31 mai.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°516 du 1 mai 2000, avec le titre suivant : Les sculptures humaines de Nash

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