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L’Afrique à l’écoute des esprits invisibles

Par Laure Meyer · L'ŒIL

Le 1 mai 2000 - 237 mots

Depuis des millénaires et sous toutes les latitudes, les hommes ont multiplié les procédés de divination afin de dominer les innombrables esprits invisibles dont ils se croyaient environnés. Ils voulaient comprendre ces puissantes forces spirituelles afin de les utiliser pour résoudre leurs problèmes. Ils multipliaient les procédés pour percer les mystères qui les assaillaient, eux pauvres humains, et pour agir sur le destin, le faire plier, éviter les catastrophes imminentes. Nombre d’œuvres d’art africain, parmi les plus sublimes et les plus célèbres, ont été créées dans ce but. Le Metropolitan Museum de New York en liaison avec le Rietberg Museum de Zürich a donc réuni des pièces fort variées dans lesquelles se manifeste pleinement cette volonté d’entrer en contact avec le monde des esprits. Impossible de comprendre la statuaire africaine sans faire intervenir cette quête. Certaines œuvres étaient utilisées par des devins professionnels. Ils en prescrivaient l’achat dans un but curatif aux clients venus les consulter. On trouve dans ce groupe tout un répertoire de beaux objets utilisés depuis un demi millénaire par les prêtres Yoruba du culte d’Ifa et aussi des sculptures figuratives des Sénoufo, Baoulé, Mendé, Igbo et bien d’autres. Qu’il s’agisse de grandioses attributs royaux ou de minuscules amulettes protectrices, ces pièces visant à percer le destin et à le dominer peuvent revêtir toutes sortes d’aspects comme le montrent les quelque 200 sculptures exposées.

NEW YORK, The Metropolitan Museum of Art, jusqu’au 30 juillet.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°516 du 1 mai 2000, avec le titre suivant : L’Afrique à l’écoute des esprits invisibles

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