musée

Les révélations du Bauhaus

L'ŒIL

Le 1 mai 2000 - 257 mots

Les mythes ont la vie dure. On croit tout savoir sur le Bauhaus, cette école fondée à Weimar en 1919 et fermée par les Nazis en 1933, considérée comme l’une des plus grandes écoles de pensée du XXe siècle, source fondamentale de toute l’architecture et du design du mouvement moderne. Cette exposition est remarquable car elle se concentre uniquement sur la période de Dessau couvrant les années 1925-1932. Ainsi qu’on le voit sur les photos de Lucia Moholy (la femme de Laszlo Moholy-Nagy, l’un de ses nombreux professeurs géniaux), le bâtiment de Gropius se dressait dans un contexte urbain des plus sinistres, telle une sculpture parfaite, bâtiment emblématique qui vient d’être déclaré monument du Patrimoine mondial par l’UNESCO. Cette petite école d’art qui n’a fonctionné que 14 ans, changeant de lieu, de directeur, de professeur très souvent, se révèle enfin, après de nombreuses études récentes, comme une entité très complexe, pleine d’ambiguïtés, de luttes internes farouches, de travestissements de la réalité. Ainsi on apprend que Mies van der Rohe, son autre directeur phare et grand rival de Gropius, avait déjà créé son célèbre fauteuil en tube de métal Weissenhof en 1927, considéré pourtant comme l’une des icônes de la production du Bauhaus ! Trêve de chicaneries, le mythe grandit de plus en plus et son influence aussi. Le Design Museum a par ailleurs eu la bonne idée de ne montrer que des œuvres maîtresses venues pour la plupart du Bauhaus Archiv, sis à Berlin, et jamais encore montrées en dehors d’Allemagne.

LONDRES, Design Museum, jusqu’au 4 juin.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°516 du 1 mai 2000, avec le titre suivant : Les révélations du Bauhaus

Tous les articles dans Expositions

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque