centre d’art

L’âge tendre

Par Bénédicte Ramade · L'ŒIL

Le 1 juin 2000 - 230 mots

L’enfance et aussi l’adolescence se trouvent au cœur des stratégies médiatiques et artistiques depuis environ dix ans. Mais ce regain d’intérêt pour nos tendres années s’amorce dès les années 70 pour certains des artistes présentés à Bordeaux. Ce monde que l’on imagine aisément innocent et gai est pourtant loin d’être idyllique. Violent, pervers et profondément marqué par la sexualité, il est aujourd’hui montré sous un jour moins plaisant, que ce soit par le monde de l’art ou les couvertures de journaux relatant des affaires scabreuses. Une ambivalence que reflète la superproduction que propose le Capc de Bordeaux à travers la sélection d’environ 80 artistes internationaux. Toutes les pratiques artistiques sont représentées, de la vidéo à l’installation, en passant par la peinture pour témoigner de cette appropriation par les artistes des comportements et de l’imaginaire liés à l’enfance. Sans nostalgie pour un paradis perdu ou un âge d’or révolu, l’exposition, organisée autour de six grands thèmes, ne propose pas une explication du phénomène mais en révèle le potentiel créatif. Certains des artistes qui ont le plus cultivé ou stigmatisé cet état transitoire sont présents comme Christian Boltanski, Louise Bourgeois, Mike Kelley, Paul McCarthy ou bien encore Carsten Höller. D’autres présences se révèlent plus surprenantes comme celles des artistes minimalistes Lawrence Weiner, Claude Rutault ou encore François Morellet, dont on découvre la dimension ludique de leur démarche.

BORDEAUX, Capc, jusqu’au 1er octobre.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°517 du 1 juin 2000, avec le titre suivant : L’âge tendre

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