centre d’art

Le génie du lieu

Par Philippe Piguet · L'ŒIL

Le 1 juin 2000 - 230 mots

On dit volontiers d’un lieu qu’il a du génie. Le genius loci, c’est ce qui fait la spécificité d’un lieu, ce qui lui confère une qualité propre, ce qui l’identifie et le singularise. En quête d’une telle unicité, nombreux sont les artistes contemporains qui cherchent à imaginer la forme inédite d’un lieu. Tour à tour idéale, symbolique, allégorique, voire visionnaire, celle-ci est toujours l’occasion pour eux d’habiter tant l’espace que le temps. L’exposition « Imaginons, un lieu » présente quelques-uns de ces lieux inventés par une dizaine d’artistes d’horizons culturels très différents, souligne comment les modes de l’installation et de la projection ont notamment contribué au développement d’une telle recherche. De fait, l’idée de lieu est d’autant plus forte pour le spectateur qu’elle suppose une expérience éprouvée de l’espace. À cet égard, les œuvres en espace de Stephen Horne, Françoise Parfait, Philippe Lepeut et Christine Coënon composent les temps forts d’un parcours que ponctuent judicieusement celles davantage imagées de Wolfgang Laib, Thomas Demand et Sabine Delcour, et que dilatent les films de Jeroen Kooijmans et de Matthias Müller. On passe ainsi d’un monde à l’autre, d’une échelle à l’autre, d’un temps à l’autre. Ce n’est pas tant « un » itinéraire qui nous est proposé mais toute sortes de cheminements possibles dans les dédales les plus imprévisibles de l’imaginaire contemporain.

HÉROUVILLE SAINT-CLAIR, Centre d’Art contemporain de Basse-Normandie, jusqu’au 11 juin.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°517 du 1 juin 2000, avec le titre suivant : Le génie du lieu

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