Un nouvel habit pour le FRAC

De Fontevraud à Nantes en passant par Clisson, il aura fallu attendre 18 ans au FRAC des Pays de la Loire pour avoir enfin un lieu à lui. Si l’attente a été longue, cela en valait la chandelle. Quoi de plus intéressant en effet pour ce genre d’institution que de réfléchir à la forme fixe de son identité ? Avec tous ses partenaires, Jean-François Taddei, directeur du FRAC, s’y est consacré depuis plusieurs années. C’est une première, il faut le souligner d’autant que les FRAC sont souvent battus en brèche depuis quelque temps alors que le travail accompli depuis leur création est sans égal. Le cas de celui-ci est exemplaire : une collection digne d’un musée, une programmation active et, depuis 1984, cette opération estivale des « Ateliers internationaux » fidèle à la tradition d’une région qui, en d’autres temps, avait eu le flair d’inviter Léonard de Vinci à travailler in situ. Installé en périphérie nantaise, le bâtiment conçu par l’architecte Jean-Claude Pondevie est composé d’un volume simple et pur qu’une faille découpe dans le prolongement de l’axe Bretagne, lui-même inscrit dans la perspective du petit château de La Fleuriaye. Recouvert de bois bakelisé, le bâtiment s’intègre parfaitement au paysage et propose un ensemble d’espaces parfaitement adaptés tant à la conservation et à la gestion de sa collection, riche de quelque 650 œuvres, qu’à son programme d’expositions, notamment au regard des résidences d’artistes qui en font sa spécificité. L’exposition inaugurale fort judicieuse, placée sous la tutelle de Jules Verne, natif de Nantes, est faite d’œuvres de Collin-Thiébaut, Corillon, Kulik, Lavier et Sarkis sur le thème de la présence de l’artiste au monde.