De nos jours, une nouvelle manière de ressentir le monde prend place lentement. Sous l’assaut des médias, réel et fiction tendent à s’entrecroiser pour ne former qu’un tout indissociable au sein de nos imaginaires. Ce processus affecte notre vie au point que les liens sociaux s’en trouvent altérés. « Hommage à Courbet » regroupe donc un ensemble d’artistes qui ont en commun de dénoncer cette idéologie pour créer des œuvres qui s’interrogent sur ce que peut être le réel et sur la façon dont on peut témoigner de la condition humaine. Diverses stratégies sont ici au rendez-vous avec des artistes a priori aussi différents que Jean-Louis Schoellkopf, Valérie Jouve, Andréa Kern, Djamel Tatah. Une même problématique semble caractériser ces travaux : l’urbain et la façon dont l’homme y trouve le cadre de son aliénation ou de son émancipation. Mais de tous ces artistes, l’un surprend singulièrement par l’extraordinaire cohérence des images produites. Jean-Louis Schoellkopf présente deux séries de tirages grands formats. L’une s’attarde à ausculter de façon objective la culture ouvrière de certains quartiers stéphanois. Dans ces photographies, on peut percevoir mille détours, mille manières de s’approprier un espace normé et rationalisé. Cette fascination pour ces stratégies identitaires, on la retrouve intacte dans un travail plus récent, conduit dans le XIIIe arrondissement. Ici encore l’objectivité du regard reste contaminée par une étrange et douce fascination pour toutes les formes de vies qui réinventent la différence dans le respect d’une communication élargie.
MONTBÉLIARD, Centre d’Art contemporain, jusqu’au 18 juin.
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La fascination de la vie
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°517 du 1 juin 2000, avec le titre suivant : La fascination de la vie