musée

Les joyaux du romantisme

L'ŒIL

Le 1 juin 2000 - 258 mots

L’ancienne demeure du peintre Ary Scheffer, aujourd’hui Musée de la Vie romantique, accueille une exposition sur le thème des bijoux, de 1820 à 1850. Elle regroupe 200 joyaux et parures, ainsi qu’une trentaine de tableaux restituant le climat des salons littéraires du XIXe où l’on pouvait croiser Balzac, Chopin, Liszt, Sand, Delacroix, Géricault, ainsi que la moyenne et la grande bourgeoisie soigneusement parées. L’art de se mettre en valeur se soumet alors à des règles très strictes. Chroniques et journaux de mode nous révèlent les codes qu’il convient de respecter. Une jeune fille ne doit jamais arborer de pierres précieuses de grande valeur mais leur préférer des ornements plus discrets, notamment en fer travaillé ; l’époque voit en effet le développement de matières moins nobles, l’essor des imitations et des strass. Cette sobriété n’est plus de mise pour les « toilettes d’assemblée » que revêtent les femmes mariées. Elles se déclinent en toques et bérets avec agrafes de pierreries, parures de perles fines, de corail rose, larges bracelets ouvragés, bagues creuses en verre opalin. Ces somptueuses créations reflètent les grandes tendances de l’orfèvrerie sous la Restauration et le règne de Louis-Philippe, qui puise l’inspiration en plein amour courtois médiéval, revisite l’esthétique renaissante, ou se laisse séduire par la sensualité de l’Orient. À travers ces ornements c’est toute une époque qui est brossée, une société mondaine, bourgeoise, que George Sand devait faire frémir, lorsqu’elle portait culotte et fumait le cigare.

PARIS, Musée de la Vie romantique, jusqu’au 1er octobre, cat. éd. du Regard, 144 p., 90 ill., 195 F.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°517 du 1 juin 2000, avec le titre suivant : Les joyaux du romantisme

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