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Grazia Toderi, la légèreté de l’infini

L'ŒIL

Le 1 juin 2000 - 256 mots

Première exposition à Paris d’une jeune étoile montante italienne. Grazia Toderi projette sur le mur métamorphosé en tableau noir des visions nocturnes créées d’après photos ou dessins naïfs. Des sortes de fresques légèrement palpitantes. Au début, l’œil était propulsé au milieu du cosmos et des comètes où flottaient aussi bien une paire de babouches, des anneaux ayant perdu Saturne, Pinocchio ou autres pantins chers au théâtre fragile de l’enfance, éphémères tels des bribes de rêves prompts à disparaître. Aujourd’hui, Grazia montre plutôt des fragments de la terre, illuminée de nuit, que l’œil regarde frémir d’en haut. Avec toujours ces « impressions » sensibles qui impriment et expriment le flux de l’air et de la lumière. Ainsi la projection d’une vue aérienne du Grand Stade de France, éclaté comme un oursin géant étoilé est l’image noire et phosphorescente des pulsations d’une Grande Roue imaginaire. Elle aime particulièrement les cercles, les ellipses, les étoiles, prêts à décoller ou à chuter. Ainsi Eclissi (Éclipse) représente le théâtre classique « à l’italienne » de Ferrare, sorte de demi-cercle bondé de spectateurs qui regardent vers le ciel à travers leurs jumelles, régulièrement baignés par une lumière blanche. Autre scène spectaculaire et toujours vue de haut, que l’on verra aussi à Paris : la foule dans les arènes de Vérone. L’image permute inlassablement sur elle-même et le bruit de la foule, comme celui de la houle, s’enfle ou s’estompe. Les battements de cœur de l’individu immergé dans la foule résonnent à l’infini dans la nuit.

PARIS, galerie Michel Rein, 9 juin-29 juillet.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°517 du 1 juin 2000, avec le titre suivant : Grazia Toderi, la légèreté de l’infini

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