Une pièce, toujours la même, avec du parquet, des murs blancs, une petite fenêtre fermée et une ampoule qui éclaire faiblement ce qui se trouve être la chambre de Marc Le Mené. C’est un espace confiné occupé par des personnages et des accessoires parfois étranges qui jouent des situations énigmatiques. Les objets sont disproportionnés en comparaison de la taille de la boîte spatiale et des acteurs. On oscille entre le réel et l’imaginaire. Cela fait déjà quatre ans que Le Mené « habite » cette maquette de bois et de carton. À la fois compositeur et acteur dans ses saynètes, on peut le reconnaître dans ses photographies. Il représente des situations tantôt réalistes, tantôt insolites, voire irréelles, des compositions dont la dimension onirique est renforcée par l’emploi systématique du noir et blanc. Loin de n’être que des mises en scène subjectives, presque autistes, ces images expriment des angoisses universelles et sont jalonnées de références littéraires (Kafka) ou cinématographiques (Métropolis de Fritz Lang) auxquelles s’ajoutent spontanément celles du spectateur. Finalement, c’est à travers un lieu clos, étouffant, que Marc Le Mené s’ouvre l’esprit et fait voyager le visiteur à travers des références multiples tant culturelles que personnelles.
GENÈVE, galerie Sonia Zannettacci, jusqu’au 15 juillet.
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Voyages en chambre
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°517 du 1 juin 2000, avec le titre suivant : Voyages en chambre