centre d’art

Les contestataires de la Figuration narrative

L'ŒIL

Le 1 juillet 2000 - 233 mots

En 1964, l’exposition « Mythologies quotidiennes », organisée par le critique d’art Gérald Gassiot-Talabot au Musée d’Art moderne de la Ville de Paris, révélait l’émergence à Paris d’un courant artistique fondé sur la fonction critique de l’image. Essentiellement composée de peintres, la Figuration narrative s’érigeait contre l’« académisme abstrait » de l’École de Paris, et revendiquait la nécessité d’un ancrage dans la réalité sociale et politique. Marquée par l’exemple du Pop Art, opérant comme lui sur des images de « récupération » (presse, publicité, bande dessinée, cinéma), elle s’en différencie pourtant de façon radicale. À l’icône Pop, statique et fascinée par la réalité qu’elle désigne, les artistes de la Figuration narrative opposent des images régies par la narration, la temporalité du récit et de ce fait réaffirment la possibilité d’une peinture d’histoire. Révolutionnaire par ses objectifs sinon par ses moyens, la Figuration narrative participait du même esprit contestataire que des démarches formellement opposées telles que Supports/Surfaces et B.M.P.T. Jean-Louis Pradel a pris le parti de privilégier les six artistes présents à l’exposition de 1964 (Adami, Erró, Klasen, Monory, Rancillac, Télémaque) en présentant leurs parcours jusqu’à aujourd’hui. Mais on peut regretter l’absence de nombreux artistes (Fromanger, Kermarrec, Cueco, Les Malassis, entre autres) qui ont largement contribué à l’ampleur de ce courant.

LA SEYNE-SUR-MER, La Villa Tamaris, jusqu’au 3 septembre. À lire : Jean-Louis Pradel, Figuration narrative, éd. Hazan, 200 ill., 216 p., 198 F.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°518 du 1 juillet 2000, avec le titre suivant : Les contestataires de la Figuration narrative

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