Au pays du laque

Par Laure Meyer · L'ŒIL

Le 1 juillet 2000 - 261 mots

Laques sculptés, laques polychromes, profondes vagues de rouge et d’or, laques aux reflets métalliques rehaussés de nacre, aussi agréables à la vue qu’au toucher, c’est par leur intermédiaire que la Birmanie a inscrit sa trace dans l’histoire des arts asiatiques. Coincé entre le Bangladesh et la Thaïlande, devenu indépendant au départ des Britanniques en 1948, le pays a peu de contacts avec le reste du monde. Mais la présentation de la collection Isaacs, récemment offerte au British Museum, permet de mieux connaître son histoire et sa culture. En Birmanie, les laques sont partout présents et cet artisanat est encore largement pratiqué dans les villages. La matière première, partout la même, est généreusement fournie comme le caoutchouc par un arbre. Noire à l’origine, cette sève colorée par l’ajout de pigments, prend en séchant une extrême dureté tandis que se superposent les couches successives. Mélangée à une poudre, sciure ou cendre, elle donne une sorte de mastic qui peut porter des inscriptions ou constituer des sculptures, comme les statues de Bouddha faites d’une armature de bois revêtue de laque. Plus loin, sur la couverture d’un manuscrit, on distingue en un jeu somptueux de noir et or les épisodes des Jataka relatant la vie terrestre du Bienheureux. Ailleurs, c’est une remarquable paire de récipients utilisés pour porter des offrandes au monastère, à moins qu’il ne s’agisse d’objets royaux. Mais les laques ne sont pas réservés aux rites religieux, on en trouve partout dans la vie quotidienne, sous forme de vaisselle ou d’accessoires destinés à la consommation du bétel.

LONDRES, British Museum, jusqu’au 13 août.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°518 du 1 juillet 2000, avec le titre suivant : Au pays du laque

Tous les articles dans Expositions

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque