L’art contemporain africain

Par Philippe Piguet · L'ŒIL

Le 1 septembre 2000 - 247 mots

Si, en ces temps de « Partage d’exotismes », l’envie vous prenait de vouloir collectionner l’art contemporain africain (L’Œil n°491) et que vous cherchiez à vous documenter à ce propos, alors l’ouvrage qu’a publié Sidney Littlefield Kasfir vous est tout naturellement destiné. Publié en format poche dans la collection L’Univers de l’art, en complément du pavé de référence, L’Art africain, signé Frank Willett, celui-ci porte sur une période plus restreinte (des années 50 aux années 90) et une géographie plus étendue. Sans rien négliger d’une histoire pleine de vicissitudes, ni des effets de mode qui accompagnent le phénomène de médiatisation que connaît l’art africain depuis une vingtaine d’années, l’analyse de Kasfir offre du sujet un modèle de réflexion structurée. Tout en étant attentive à la production traditionnelle d’une sculpture sur bois précoloniale, elle met notamment en évidence les nouveaux genres postcoloniaux dont la culture populaire africaine est inventive. Analysant tour à tour le rôle qu’ont joué les mécènes et les différents médiateurs à la diffusion internationale de l’art contemporain africain, la question des relations dialectiques entre art et marchandise, les notions d’identité et de culture nationale, l’auteur s’interroge pour finir sur les problèmes de migration et de déplacement. Parfaitement documenté, à l’appui entre autres d’une série d’entretiens réalisés avec une quinzaine d’artistes, l’ouvrage de Kasfir s’impose comme l’un des plus critiques, au meilleur sens du terme, en ce domaine.

Sidney Littlefield Kasfir, L’Art contemporain africain, éd. Thames & Hudson, 180 ill., 224 p., 99 F, ISBN 2-87811-173-7.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°519 du 1 septembre 2000, avec le titre suivant : L’art contemporain africain

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