galerie

Burgin côté vidéo

L'ŒIL

Le 1 novembre 2000 - 232 mots

Victor Burgin développe un travail axé sur l’analyse et l’interprétation des images qui participent de la culture moderne. En s’intéressant aux espaces urbains qui réhabilitent le mythe moderniste – tels la reconstruction presque à l’identique, en 1986, du Pavillon allemand de Barcelone de Mies Van der Rohe (1929), ou encore le grossier simulacre de modernisme qu’est la Bibliothèque nationale de Dominique Perrault – l’artiste propose d’en accentuer le caractère factice. Ses films vidéo opèrent un glissement panoramique à partir de l’espace même du bâtiment, et élaborent dès lors une vue subjective qui est elle-même artefact. En consacrant un essai à Jennifer Ringley, qui inaugurait en 1996 avec sa JenniCam le spectacle permanent de l’intimité sur le web, Burgin met au jour les nouvelles modalités du regard, ce basculement exhibitionniste où le spectateur s’érige en spectacle. Par sa théorie de la culture et par ses réalisations artistiques, Burgin s’attache à mettre en évidence, à travers le médium de l’image numérique, une conception de l’espace comme projection de l’inconscient individuel. Ses œuvres procèdent donc par le montage, visuel et sonore, de réalités distantes en apparence, mais qui laissent agir le « déplacement » freudien par une singulière symbiose entre le statut du rêve et celui du virtuel. Nietzsche’s Paris (2000) établit ainsi un lien entre un épisode de la vie de Nietzsche et des images du Paris contemporain.

PARIS, galerie Durand-Dessert, 4 novembre-7 janvier.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°521 du 1 novembre 2000, avec le titre suivant : Burgin côté vidéo

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